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Rocher, éboulis et cavités

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Rochers, éboulis et cavités
© photo : P. Frutier

Les chiffres clés

  • Sur les 34 espèces de Chauves-souris que compte la France, 22 fréquentent le territoire régional, soit les deux tiers.
  • Chaque hiver, la carrière souterraine du Bois Gras (à Béhéricourt, dans le Noyonnais) accueille 8 espèces de chauves-souris pour un total de 1 000 individus (dont la moitié de Petits Rhinolophes).
  • Les Hauts-de-France comptent plus de 5 000 bunkers, et 11 000 cavités souterraines ont été recensées par le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières).
  • La Falaise Bloucard (Aisne) accueille la plus importante population régionale de Seslérie bleuâtre, avec plusieurs dizaines de milliers de pieds.

Le dossier complet

Extrait du guide "Nature en Hauts-de-France" :

Dans la région

Rochers, éboulis et cavités sont disséminés aux quatre coins de la région. Au détour d’une butte, d’un virage ou d’un bosquet, ils se plaisent à nous surprendre.

Les chaos gréseux sont experts en la matière car ils y mettent les formes. Dessinées par l’érosion, leurs silhouettes fantasques ont inspiré le nom de plusieurs sites : la « Pierre Glissoire » à Péroy-les-Gombries (Oise), la « Hottée du Diable » à Coincy (Aisne) ou encore la « Hottée de Gargantua » dans le Laonnois. Les escarpements schisteux savent aussi y faire. Qu’ils se situent le long d’une rivière ou en pleine forêt, ils ont cette faculté de recréer une ambiance singulière propre à la moyenne montagne. On peut les rencontrer en Haute vallée de l’Oise (Thiérache) et dans le Bois d’Épenin (Artois), où ils sont même accompagnés de grès. En plein pays calcaire, il fallait oser.
Le calcaire, justement. Contrairement à ce que nous laisse penser le vaste plateau régional, très tendre, le calcaire peut être dur. Dans les bois du coteau de Billy-sur-Aisne (Soissonnais), les parois rocheuses sont faites de calcaire dur. Même constat en forêt de Saint-Gobain (Laonnois), ainsi que dans les anciennes carrières d’Hestrud et de Baives (Avesnois). Oui, s’ils veulent exister dans les Hauts-de-France, les abrupts ont parfois besoin de l’Homme.

Les cavités également. Creusées pour protéger la population ou extraire des matériaux, elles sont désormais réinvesties par le vivant. Les lister dans cet ouvrage relève de l’impossible, car à côté des grottes de Naours, des catiches* de Lille et du château souterrain de Saint-Gobain, il y a ce blockhaus égaré dans le Noyonnais et cette crevasse perdue sur un coteau du Boulonnais. Il y a aussi la grotte d’Acquin-Westbécourt, qui côtoie les coteaux de Wavrans-sur-l’Aa (Artois). Le site, classé en Réserve naturelle nationale, est exceptionnel. Il se démarque par son importance pour l’hivernage des chauves-souris, dont le très rare Murin des marais.

Évoquons finalement les éboulis. On les retrouve sur les flancs des terrils, ainsi qu’au pied de certaines falaises (Ault, cap Blanc-Nez), où ils sont entretenus par des chutes de pierre régulières. Sur les coteaux calcaires, en revanche, ils ne font que survivre, toujours en proie à l’inertie. Seule la gélifraction* leur donne une raison d’espérer, car toutes les petites carrières (si pratiques pour les raviver) ont été abandonnées.