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Pelouses calcicoles

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Pelouses calcicoles
© photo : P. Frutier

Les chiffres clés

  • Les Hauts-de-France comptent 9 600 hectares de pelouses calcicoles (dont le tiers pour le seul camp militaire de Sissonne !), ce qui correspond à la taille de Paris intra-muros... mais à seulement 0,3 % de la superficie régionale.
  • Les pelouses calcicoles accueillent environ 50 % des espèces d’orchidées des Hauts-de-France (22 espèces sur 42).

Le dossier complet

Extrait du guide "Nature en Hauts-de-France" :

Dans la région

La surface dédiée aux pelouses calcicoles peine à atteindre la barre symbolique des 10 000 hectares. Un comble pour une région dont le sous-sol est dominé par la craie. Mais voilà, les limons* s’en sont mêlés, et sur les plateaux, leur épaisseur ne laisse aucune place à la concurrence. Étouffée, la craie s’en remet donc à la pente pour affleurer. Dans les Hautsde- France, les pelouses calcicoles ont un faible pour les coteaux.

Et les coteaux, eux, ont souvent un faible pour les cours d’eau. Leur pouvoir érosif fut précieux lorsqu’il a fallu entailler le plateau crayeux. On pense évidemment à la Somme, qui s’est appuyée sur la fonte des eaux à la fin de la période glaciaire (il y a plus de 10 000 ans) pour façonner les versants de sa vallée. Le résultat est impressionnant : Montagne de Frise, Mont Clairon, larris* de Liercourt et de Bourdon, quel cours d’eau n’a jamais rêvé d’une telle escorte ? En creusant son lit dans le sud du Vimeu, le Liger s’est lui aussi bien entouré : les pelouses d’Inval-Boiron, du Mazis, du Quesne et de Saint-Aubin-Rivière ont fière allure. Elles accueillent l’Orchis pyramidal et des Ophrys tantôt frelons, tantôt araignées. Elles hébergent également la Germandrée des montagnes, qui a elle aussi de faux airs d’orchidée (les Orchis et les Ophrys en sont vraiment !). Que dire de la vallée de la Verdonnelle, dans le sud de l’Aisne, et de ses flancs qui attirent l’Hespérie des Potentilles et la Mélitée du Mélampyre ? Ces deux papillons sont si rares dans la région. Comment ne pas citer, enfin, le camp militaire de Sissonne (en Champagne) ? Il n’a rien d’un coteau, il ne doit rien aux cours d’eau, mais qu’importe. C’est un tel réservoir de biodiversité ! Il est si riche en faune et en flore qu’il peut se permettre d’alimenter les coteaux du Laonnois. On lui en sait gré ; dans les Hauts-de-France, les pelouses calcicoles sont tellement morcelées. Un petit paquet d’hectares dans le sud de l’Avesnois, quelques sites dans le Beauvaisis et sur les collines de l’Artois, et d’autres dispersés sur les cuestas* du Boulonnais et du pays de Bray.