Découvrir

Landes

« Toutes les milieux

Landes
© photo : C. Gergereau

Les chiffres clés

  • Dans les Hauts-de-France, les landes n’occupent que 400 petits hectares, soit 0,01 % du territoire. La très grande majorité d’entre elles sont des landes sèches.
  • Depuis le xviiie siècle, plus de 90 % des landes de la forêt d’Ermenonville (dans l’Oise) ont disparu.

Le dossier complet

Extrait du guide "Nature en Hauts-de-France" :

Dans la région

« Terre inculte, découverte et libre ». Voilà l’image à laquelle renvoie le mot gaulois landa. C’est sans équivoque : la lande n’attire pas les Hommes. On l’imagine venteuse, comme en Bretagne ou sur les pentes du Massif central ; on la voit sauvage, aride, un peu brûlée. Mais cette représentation est-elle vraiment fidèle à la réalité ? Difficile à dire, les landes sont si rares dans les Hauts-de-France. Elles demandent des sols pauvres, acides et plutôt sablonneux, et on leur sert essentiellement un limon* fertile et de la craie.

Alors la résistance s’organise autour d’un célèbre village de Gaulois ; certaines coïncidences ne trompent pas. Nous sommes sur les landes du Parc Astérix. À un saut de puce, les landes du bois de Morrière. Un peu plus au nord, en forêt de Pontarmé, les landes de la butte aux Gens d’Armes, et à l’est, dans le massif d’Ermenonville, celles de la Haute Chaume, de la butte du Maulois et des Bruyères de Frais Vent. Avec les forêts du sud de l’Oise, la lande connaît peut-être sa dernière grande histoire d’amour. Aujourd’hui, elles sont les seules à lui offrir un avenir à l’échelle d’un réseau : les sites sont riches, (relativement) nombreux, et les corridors biologiques qui les unissent font l’objet de toutes les attentions.

Ailleurs dans la région, la lande vivote, et les quelques places fortes qui subsistent se sentent isolées. Le Laonnois compte sur l’inévitable Versigny et les communaux de Royaucourt-et-Chailvet, le Montreuillois s’en remet aux bijoux de Sorrus et du Moulinel ; du haut de leur plateau, ils illuminent le littoral. Le pays d’Aire, lui, mise sur un autre plateau : celui d’Helfaut. La couche d’argile à silex qui le chapeaute fournit à la lande toute l’acidité dont elle a besoin, pour le plus grand bonheur de 500 espèces de plantes et dix espèces d’amphibiens. Enfin, le Valenciennois n’est pas peu fier d’avancer son mont des Bruyères. À son sommet, la lande retrouve la forêt qu’elle aime tant (croyez-le ou non, il s’agit du massif de Saint-Amand). Elle en profite pour lui offrir du genêt, mais du Genêt d’Angleterre s’il-vous-plaît ! C’est un beau cadeau : les Hauts-de-France n’en comptent plus que 2 500 pieds.

En Thiérache, du côté de Mennevret et d’Hirson, l’histoire se répète : la lande s’installe en forêt. Non, pour retrouver un peu d’ouverture*, nul autre choix que celui de traverser la région. À Saint-Germer-de-Fly, Blacourt et Villers-sur-Auchy, les landes côtoient les prairies. Elles sont petites mais très originales, car empreintes d’humidité. On reconnaît la signature du pays de Bray.