Les chiffres clés
- Les Hauts-de-France comptent 19 000 kilomètres de cours d’eau.
- 28 % du linéaire est en « bon état » écologique, 15 % en « bon état » chimique.
Dans la région
Ils sillonnent les Hauts-de-France comme les vaisseaux sanguins parcourent le corps. Si les cours d’eau se prêtent volontiers à la métaphore, ne tombons pas dans la facilité, car la réalité est plus complexe. Pour l’appréhender correctement, il faut faire l’effort de penser en « bassin-versant » (territoire sur lequel toutes les eaux de surface circulent naturellement vers la même rivière), en s’imaginant bien que chaque bassin-versant fait lui-même partie du bassin-versant d’un cours d’eau plus important. Poupées russes ou chou romanesco, à nouveau la métaphore fait sens.
Dans la région, le bassin-versant de l’Escaut affronte celui de la Seine (ceux de la Scarpe et de la Lys se rallient à la cause du premier, alors que la Marne, l’Aisne et l’Oise adhèrent au second). Entre ces deux titans, la Somme, la Canche et l’Authie font cavalier seul. Ces trois fleuves-là sont souvent indissociables, comme le sont la Slack, le Wimereux et la Liane. Dans le Boulonnais, le trio s’organise pour couvrir l’intégralité de la boutonnière*, et faire en sorte que chaque prairie soit traversée par une rivière : la Liane s’occupe du sud, le Wimereux du centre, la Slack du nord. L’Aa, qui passe juste à côté, fait moins de manières pour drainer ses 1 215 km² ; au même titre que l’Yser d’ailleurs, qui se charge à elle seule d’essorer toute la Flandre intérieure. Enfin, dans l’Avesnois, la Sambre et ses affluents ont préféré rejoindre le bassin-versant de la Meuse. Avec une superficie de 36 000 km² et cinq pays traversés (la France, le Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne et les Pays-bas), il avance des arguments auxquels nulle rivière ne saurait résister.
Les Hauts-de-France comptent environ 19 000 kilomètres de cours d’eau. Derrière les principaux, dont trois ont tout de même réussi à parrainer un département (l’Aisne, l’Oise et la Somme), il existe un réseau hydrographique d’une finesse et d’une densité incroyables. On pense évidemment au « Bas Pays » (la plaine de Calais à Valenciennes), où le sol argileux est constamment abreuvé par la glissière naturelle de l’Artois. On pense à la Thiérache et à l’Avesnois, où il tombe chaque année plus de 1 200 mm de pluie par endroit. On pense également à la Brie et au Valois Multien, joliment représentés par les bassins de l’Automne, de l’Ourcq et du Petit Morin. On pense enfin au pays de Bray, où les ruisseaux coulent de source, où l’eau est à volonté.